La tête dans les étoiles

Jours 13 à 15 – Colombie – Bogotá, Sogamoso

Après bientôt deux semaines et plusieurs reports de mon départ, je prends finalement la décision de partir lundi pour me diriger vers la côte caribéenne. Ça tombe bien, au même moment, trois départements au nord-ouest sont sous alerte car le Clan du Golfe, plus gros cartel du pays, a imposé une grève armée de cinq jours en confinant les habitants sous risque d’ouvrir le feu. L’organisation narco-paramilitaire a lancé ces représailles suite à l’extradition vers les Etats-Unis de son chef, Otoniel. Avec ces conditions, je décide donc de prendre le temps de m’arrêter avant la côte pour découvrir les alentours de Sogamoso.

Samedi 7 mai, je rejoins Sofia pour une sortie… burger ! Et il s’avère que cela se transforme en véritable expédition. Après une étape en bus, nous rejoignons son chéri Federico pour y aller en voiture. Entre la pluie diluvienne qui a laissé quelques routes submergées et les embouteillages qui ont des allures de périph’ parisien, je préfère ne pas m’attarder sur les 2h de route et profiter des paysages et de mes nouveaux copains. Nous rejoignons finalement une grande troupe et il s’avère que c’est vraiment la sortie de la journée. Après l’orgie gustative, et si on allait à 30 minutes de route la prolonger un peu avec un dessert ? La digestion devrait donc durer deux jours, à moins… d’aller danser ?

Le lendemain, avec une forme toute sauf vitaminée, je pars avec Alejandro et Andrès au planétarium. Sans trop savoir à quoi nous attendre, on se retrouve sous un grand dôme qui va nous en mettre plein la vue. On continue avec une partie où les expériences facilitent la compréhension (les cycles de la Lune, le quotidien dans une navette spatiale, la gravité…) et, sous mon regard amusé, mes deux compagnons ne peuvent s’empêcher de toucher à absolument tout (même le boîtier électrique).

Armé de mélancolie les dernières heures et après mes au revoir à Maria, Aracely, Sofia, Andrès, Alejandro, Joselin et Tatiana, je me rends au terminal de bus pour me rendre à Sogamoso. Aucune idée des horaires, pas de panneau d’affichage. Seulement une trentaine de guichets de sociétés différentes qui proposent des destinations variables. J’en tente quatre avant de tomber sur le bon. Bonne nouvelle, le bus part dans… 2 minutes. Complètement égaré, je demande à un employé la porte 30. Il me dit de m’asseoir et d’attendre qu’on appelle mon bus. Par souci de vérification, je profite qu’il ait le dos tourné pour aller voir les bus. Après avoir cherché plusieurs minutes, j’abandonne et je veux en profiter pour aller aux toilettes avant le départ. En effet, les deux cafés, trois verres d’eau et le chocolat chaud n’ont pas aidé…

Malheur, je vois six appels manqués : le chauffeur de bus, un peu emballé, me demande où je peux bien être avec beaucoup de douceur et de poésie. J’arrive enfin à le trouver. Dans le minibus, je m’installe au fond sur l’unique fauteuil avec une ceinture. Manque de chance, la route est aussi secouante qu’un grand-huit et la ceinture me compresse la vessie à chaque nid-de-poule. Je finis par la retirer mais je fais des bonds à m’en faire décoller le fessier. Ouf, après une heure de route, la pause. Je retiens la leçon pour la prochaine fois.

Entre l’amusement et le besoin de se concentrer sur sa vessie

J’arrive à Sogamoso, je vois qu’il y existe une auberge de jeunesse et je décide de m’y rendre même si tout sur internet dit qu’elle est déjà complètement bookée. Bingo, Miguel m’accueille et m’informe que je suis le seul locataire. Premier réflexe : lui demander ce qu’il y a à faire dans le coin. Il me confirme qu’il y a la possibilité de faire une randonnée dans le paramo d’Oceta. Il me met en contact avec Maria, une guide confirmée. Demain : départ du village de Mongui pour 8h de randonnée et un dénivelé global de 900 m, jusqu’à 3 800 m d’altitude.

Dessin de tête d’article de Tatiana Luna

Comments

  1. Brindille

    Ah ouai quand tu commences la randonnée toi tu rigoles pas !!
    Moi je reste sur les burgers…. Envoies

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