Jour 23 – Colombie – Santa Marta, Taganga

Avec la chaleur de la jungle et les kilomètres de marche qui s’enchaînent, j’ai bien envie de profiter des saveurs de la mer. Sans prendre plaisir à faire l’étoile sur un transat, j’entreprends quelques recherches pour savoir si la mer caribéenne n’a pas quelques richesses sous-marines à dévoiler. C’est Omar à l’accueil de l’auberge de jeunesse qui me donne le contact d’une amie qui travaille dans une agence avec de nombreux avis positifs sur internet et des prix attractifs.

Mardi 17 avril, je me rends à l’aube à mon RDV. Je fais la rencontre d’une équipe fort sympathique dont mon encadrant pour la journée, Carlitos. Je passerai la journée avec lui à alterner français, anglais, espagnol et langue des signes pour la plongée aquatique. J’apprécie qu’il me mette en sécurité par sa bienveillance et ses encouragements. Même si je me sens parfaitement à l’aise sous l’eau, cela fait quinze ans que je n’ai pas fait de plongée sous-marine, depuis le passage de mon niveau 1, et j’avoue être un peu rouillé. Il me propose une « remise en forme » avec une première plongée pour tester mes capacités et me rappeler l’essentiel sur le matériel et la sécurité.

Après quelques exercices et simulations d’accidents à 6 mètres sous la surface (perte du détendeur, panne d’air, nettoyage du masque…), nous voilà partie pour une première balade à découvrir cette faune et flore inédite. Et quelle réussite ! Les décors sont très différents de mes plongées sur la métropole. Les coraux sont pour moi inédits et leurs formes varient d’une main géante en 2D à un énorme panier où je pourrais me glisser. Des bancs de sables et des roches submergées de centaines de poissons. Des murènes qui n’apprécient pas que je m’approche trop et qui montrent les crocs. Des pieuvres avec qui jouer à cache-cache. Des rascasses et bien d’autres poissons surprenants. Je te laisse imaginer les signes pour les reconnaître !

Après une heure sous l’eau, nous prenons une pause sur le bateau près de l’île où nous sommes ancré, aux portes du Parc National de Tayrona. Une deuxième plongée est lancée avec un peu plus de liberté et de terrain à parcourir. Cette fois, nous visitons en plus une grotte et nous plongeons jusqu’à 18 mètres. Je découvre également les joies du courant marin avec lequel il est très dur de lutter même si la stabilité n’est pas nécessairement difficile à conserver. J’ai juste l’impression d’être Superman (ou Aquaman ?).

Retour sur terre, je suis ravi de ma sortie et d’avoir pu retrouver ces sensations. Je garde ce sentiment de sérénité et de liberté à pouvoir se déplacer sous tous les plans, à n’entendre que sa respiration et à être surpris par un écosystème totalement inespéré à quelques brasses du mien. Je suis fin prêt pour aller nager avec les tortues et les requins aux îles Galápagos désormais (oui, Kévin et Amandine, après avoir vu vos photos lors de votre voyage, difficile de penser y échapper).

Allez, je confesse que je suis une bille pour garder mon air, j’ai fini sous 200 bars (la sécurité est de s’arrêter à 500) et Carlitos était à 1500. Il s’avère que la respiration de la méditation à inspirer et expirer plusieurs secondes est vivement déconseillée. Je tâcherai de faire mieux la prochaine fois !