Sur la piste des Aztèques

Jours 240 à 242 – jeudi 18 au samedi 20 mai 2023 – Mexico – Mexique

Ma musique “mémoire” du lieu, à écouter durant ta lecture si le cœur t’en dit !

Me voilà donc de retour au voyage que j’ai entamé il y a un peu plus d’un an, le 25 avril 2022. Avec la sensation de n’avoir pas pu y apporter la conclusion souhaitée -même si j’avais pour cela d’excellentes raisons-, ma situation me permet désormais de reprendre cette aventure. Si les conditions météorologiques m’empêchaient de repartir en direction de la fin du monde dans les Terres de Feu argentines désormais sous la neige, c’est surtout la crainte de traverser l’Amazonie en plein été qui m’a freiné (la jungle doit y être vraiment étouffante).

Considérant mon envie de rentrer pour fin septembre assister à un évènement professionnel et les finances désormais maigres, j’ai donc choisi un itinéraire plus court et loin de la chaleur… Enfin presque. La seconde partie de cette aventure se déroulera entre le Mexique et le Panama pour assurer la traverser des 8 pays continentaux d’Amérique Centrale en 4 mois. Le Mexique et le Guatemala étant les plus grands, je prendrai un mois par territoire pour en découvrir un minimum la culture. Le Bélize, le Costa Rica et le Panama étant davantage « américanisé », j’ai envie de m’attarder davantage en Honduras, au Salvador et au Nicaragua par la suite.

Pour échapper à la chaleur, c’est un beau loupé ! Voilà seulement quelques jours que je suis reparti et à l’heure où j’écris ces lignes, je redécouvre la joie de la seconde couche de transpiration sur le corps et le tiraillement des rougeurs des endroits ayant échappé à une protection solaire.

Heureux d’avoir trouvé un vol direct pour éviter d’exploser davantage mon impact carbone, me voilà dans les airs sans trop comprendre ce qu’il se passe à survoler Disneyland puis quelques heures plus tard la Floride et Cuba avant d’atterrir dans une région aride. En observant les carrés jaunes dessinés au sol, mes premières observations sont un territoire recourant grandement à la monoculture -lorsque la ville a laissé un terrain de libre-, ponctué par de nombreux petits volcans inexploitables (allant jusqu’à 5000 mètres d’altitude) imposant alors un minimum de végétation.

Je retrouve très vite les réflexes de l’itinérance : récupérer son sac, récupérer du change et une carte SIM locale, me rendre à l’auberge de jeunesse déposer mes affaires et me renseigner sur les activités à faire dans le coin. La nouveauté est que cette fois-ci, afin de commencer en douceur, je m’équipe d’un guide Michelin sur le Mexique pour orienter mes choix et réduire le nombre d’étapes afin de prendre davantage mon temps.


La Ville de Mexico

Autrefois la région abritait un grand lac dont Teotihuacán longeait les bords. La ville de Mexico a vu ses premières constructions élaborées sur un îlot reliée par plusieurs grands ponts (assez fou pour l’époque, sacrés Aztèques) avant que l’étendue d’eau soit asséchée au fil des ans et que la capitale étende son emprise pour atteindre sa taille impressionnante de 1485 km² abritant quelques 9,2 millions d’habitants.

L’ancêtre de la Ville de Mexico, Tenochtitlan.
La plaza de armas accueillant le palais présidentiel et la cathédrale.

Vendredi, j’arpente dès 7h du matin (le changement d’horaires aidant) les rues du centre-ville afin de découvrir quelques beautés ou curiosités architecturales. Après une heure de lutte à tenter de rejoindre un parc à l’ouest de cette capitale tentaculaire (les actualités comme une ligne fermée, un bus de remplacement, etc. n’étant pas du tout renseignées), me voilà à errer dans les allées du jardin botanique à la fraîcheur des arbres. En journée le temps est lourd et les rayons sont assez vitaminés. Heureusement, le ciel peut rester couvert. Le soir, l’orage finit par éclater et apporter la fraîcheur nécessaire pour rendre la vie agréable.

Ce parc attirait mon attention car il abrite un musée gigantesque et réputé : le musée national d’anthropologie. Il a l’avantage d’être une mise en bouche parfaite pour mon séjour puisqu’il narre l’Histoire des différentes ethnies ayant peuplé le territoire mexicain. S’il en existe un très grand nombre dont beaucoup ont survécu jusqu’à aujourd’hui (faut-il encore voir dans quelles conditions et avec quelle reconnaissance), ce sont ceux qui ont nourri mon imagination enfant qui sont la source de ma curiosité à savoir les aztèques et les mayas. Et puis plus récemment les toltèques…


Les civilisations améridiennes

Une petite chronologie récapitulative pour te guider !
Et si vraiment tu veux en savoir plus pour un maximum de contexte !

Première surprise en découvrant un sport que je n’aurais pas aimé avoir à pratiquer : le jeu de balle ou juego de pelote. Pratiqué pendant plus de 3000 ans par plusieurs peuples précolombiens de la Mésoamérique, il consiste à marquer dans le trou taillé de pierres circulaires fixées sur des murs pentus délimitant un terrain en forme de H à l’aide d’une balle en caoutchouc. Interdiction de toucher avec les mains ou les pieds, il fallait donc utiliser les hanches et les cuisses. Se jouant entre deux équipes de diverses tailles, c’était parfois des prisonniers qui étaient les participants et les perdants étaient sacrifiés. Pratiqué par les mayas et les aztèques, on sait qu’il arrivait d’éviter une guerre en faisant participer des dirigeants et l’équipe gagnante remportait le territoire par exemple.

Je prendrai le temps à travers les différentes découvertes de sites archéologiques à venir de parler des différentes ethnies dans mes billets. En attendant, voici une petite sélection de quelques captures réalisées dans ce magnifique musée.

Si en repartant du parc, je me suis permis de passer par le marché artisanal qui ne m’a pas fait le même effet que les marchés péruviens riches en couleurs et variété de produits, je m’offre une excursion qui sera le premier électrochoc de mon épopée mexicaine.


Teotihuacán

C’est à l’aube que j’embarque pour la merveilleuse cité de Teotihuacán. Plus importante ville de Mésoamérique sur une grande partie du premier siècle de notre ère, les quelques 8 % dégagés de ce site nous offre dans un paysage semi-aride des vestiges démesurés de la civilisation de Teotihuacán dont nous ignorons jusqu’au nom de ce peuple.

Mes premiers pas me dévoilent le temple de la Lune dont le souvenir restera gravé longtemps.

D’ailleurs, nous ignorons beaucoup de choses d’un bon nombre de civilisations mésoaméricaines. Ce sont souvent donc des théories qui sont plus tard démenties et réinventées à force de nouvelles découvertes. À en croire mon guide archéologue, le musée national que j’ai visité la veille est bourré de fausses informations. Aussi, même si je tente de vérifier autant que se peut mes sources, il est possible que certaines infos récoltées soient erronées.

Avec 174 pyramides réparties sur 36 %, le site, construit entre -200 et 100, après une période de gloire inégalable, fut abandonnée vers les années 650 pour plusieurs raisons possibles : aléas climatiques (suite au refroidissement climatique des années 535-536) et ses conséquences (sécheresse, famine, activité volcanique, maladies, etc.), invasions…

Plus ancien site à honorer le « serpent à plumes de quetzal », Quetzalcóatl, on le retrouve dans la mythologie mixtèque, toltèque puis aztèque et maya (Kukulkán). Cette divinité était l’une des plus importantes de Mésoamérique et l’un des protagonistes du mythe de la création des hommes. La civilisation Teotihuacán a donc vu sa culture migré au fil du temps migrer vers le sud et influencer les civilisations précitées.

La partie visitable de la cité est constituée de nombreuses petites pyramides en général sur 5 à 7 étages dont deux niveaux sont encore sous terre. Leurs emplacements permets de former des avenues ou de grandes places qu’elles délimitent. Si aujourd’hui elles sont faites de terre afin de permettre la visite, c’était autrefois une véritable rivière artificielle et l’inclinaison de cette principale «allée de la mort » comme elle fut nommée par les Aztèques permettait donc la circulation et l’évacuation de l’eau.

Un niveau supplémentaire dégagé ici.
L’ancienne rivière artificielle (“allée de la mort”) dont on devine la pente.

Trois pyramides majeures sortent du lot : la pyramide de la Lune et celle du Soleil (noms également donnés par les Aztèques) ainsi que la citadelle dédiée à Quetzalcóatl. Cette dernière est la plus remarquable par son état de conservation. Sous chacune, des squelettes aux mains liées dans le dos ont été retrouvées, probablement pour célébrer la construction de ces temples.

Regarde bien les bras…

Les Aztèques ont pris possession du site 600 ans après son abandon et l’ont utilisé jusqu’à l’arrivée des Espagnols. Chaque jour, des sacrifices du haut des nombreuses étaient réalisé pour des raisons variées : météo clémente, célébrations, etc. Souvent des femmes et en provenance de certaines régions, elles étaient poignardées par un couteau en obsidienne (grandement exploitée dans cette région volcanique) puis jetées dans les escaliers (sacrément raides, crois-moi) pour atterrir dans l’eau (de la fameuse rivière artificielle). Comme à l’époque, il y avait déjà la tendance zéro déchet, les corps étaient consommés par la suite.

Je ne mentais pas pour les escaliers…

Comments

  1. Diane

    Yiiiiiiih ! Le Mexique !!! Mon voyage scolaire de terminale (je tairais l’année… 😂)!
    Que de souvenirs !!!!! Je confirme pour les marches, et encore je trouve que tu as été gentil sur ta vidéo (j’ai des souvenirs encore plus raide).
    Trop hâte de lire la suite !
    Merciiiii
    Enjoyyy !

    1. Je pense que des pyramides encore plus raides m’attendent dans la jungle…!

  2. Eudes

    Intéressant, merci JB et bon voyage!

    1. Merci Sophie !! 🙂

  3. Athénaïs

    Olala génial ! Trop contente de pouvoir reprendre la lecture de tes aventures. J’avais pris une sacré claque au Mexique, je te souhaite de belles découvertes dans ce pays !

    1. Héhé merci ! Et toujours ouvert à de nouvelles suggestions surtout que le Mexique semble avoir un nombre infini de lieux à visiter ! Dur de choisir !

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