Jours 17 à 20 – Colombie – Sogamoso, Santa Marta
Après ma randonnée au páramo de Oceta, je me sentais le besoin de prendre un peu de temps pour moi. Seul dans mon auberge de jeunesse, j’en profite pour écrire et faire des recherches sur la suite : destinations, tarifs, visites, randonnées, transport… Tout cela prend beaucoup de temps, surtout avec un PC aussi performant que le mien.
Jeudi 12 mai, je décide d’aller me balader dans les environs et je découvre le petit village de Iza près de Sogamoso. Je me renseigne sur les choses à découvrir dans le coin mais l’office de tourisme m’invite à aller un peu partout ailleurs que dans le village. Actuellement, nous sommes en basse saison et une majorité des sites à visiter sont en rénovation ou fermés. J’entends parler d’une piscine J’entends parler d’une piscine chaude pas très loin et je décide de m’y rendre pour me détendre un peu.
Une fois sur place, je comprends pourquoi nous ne dépasserons pas le nombre de cinq face à cette grande piscine chaude : elle est riche en soufre. Avec cette odeur d’œuf pourri dans le nez et l’aspect de l’eau, je t’assure que tu n’as pas envie de boire la tasse. Cela étant, je suis heureux d’avoir pu profiter de cette petite baignade et clairement, mon corps aussi. Par contre, je pense qu’il y a un consensus mondial pour dire que le bonnet de bain c’est vraiment le truc le moins sexy au monde ?
Départ pour un climat plus tropical le vendredi. Direction : la côte caribéenne. Avant de prendre le bus, je profite de ma matinée pour visiter le musée archéologique de Sogamoso où on présente une autre version de l’histoire des muiscas que celle racontée par ma guide Maria. On parle ici de sacrifice humain tous les quinze ans, de chasse, de classes sociales. Il semble qu’il y ait plusieurs versions de l’Histoire et les recherches continuent pour mieux comprendre ce peuple indigène. Sur le site du musée, on retrouve les reproductions d’habitations muiscas et d’un temple incendié puis reconstruit avec le savoir-faire de l’époque.
12h30 : c’est parti pour 24 heures de bus. Malgré la chaleur, je suis habillé avec mes habits les plus chauds car je sais à quel point les chauffeurs de bus ont pour passion de conduire des frigos.
A plusieurs étapes, des personnes rentrent dans le bus pour vendre quelques collations. Jusqu’ici, j’adore me faire surprendre et en voyant quelque chose enveloppé dans une feuille de bananier, je ne résiste pas à découvrir ce Kinder Surprise. Si je n’aime pas, je n’en ferai pas… un fromage. Il fallait que ce soit un fromage. Je m’improvise mes repas pour le trajet avec des arepas, ce merveilleux laitage fraîchement acquis et… de la confiture de lait.
La traversée de la Cordillère des Andes orientales s’avère éprouvante car la descente des 3000 mètres d’altitude est infinie (et ma création culinaire me reste sur le ventre). Cela étant, les paysages varient régulièrement et sont souvent captivants. Enorme plaisir en me réveillant d’une sieste en pleine traversée d’un canyon verdoyant au milieu des nuages avec des routes de montagne à en faire frémir plus d’un. Mon imagination était inarrêtable (oui, je voyais des dinosaures partout, clairement j’étais dans le livre d’A. C. Doyle) et mes intestins en PLS à chaque dépassement de camion. Il faut croire que j’ai sous-estimé la capacité de la climatisation puisque je suis pétrifié de froid toute la nuit au point de me servir de mon sac comme isolant.
Au cours du trajet, deux contrôles de police face au climat actuel pré-élections. Des échos que j’ai pu avoir, la gauche risque de passer au pouvoir dès le premier tour, si le favori arrive à rester en vie jusque-là. Cela pourrait entraîner quelques mouvements dans le pays avec les cartels, les farcs (communistes), les paramilitaires (extrême-droite) et le peuple. Si la droite passe, on risque de soupçonner un trucage des élections. Je t’invite à comprendre l’histoire derrière tous ces mouvements armés à travers ce résumé que j’ai trouvé pertinent en ligne ici.
A Santa Marta, le lendemain, après trois bus (et des coups de pouce hasardeux pour les trouver), j’arrive dans une auberge de jeunesse bon marché avec de nombreuses activités annoncées et une petite piscine. L’ambiance festive et farniente jure avec l’expérience que je recherche et que j’arrivais à trouver jusqu’ici.
Malgré un coup de blues, je décide le soir venu de prendre un verre à la soirée dansante organisée (la danse se sera limitée au DJ et sa compagne vu le nombre de personnes). J’y rencontre Eduardo et surtout Mateo qui m’annonce marcher dans le Parc Naturel National de Tayrona le lendemain et y dormir. L’opportunité d’aller passer du temps dans la jungle ? Il m’aurait fallu trois minutes pour lui proposer de le rejoindre.
Je conclus avec une petite mosaïque de street-art, très présent en Colombie. J’espère que tu apprécieras son lien avec la biodiversité et les cultures du pays !
C’est super d’avoir de tes nouvelles et très dépaysant, merci ! 😀
Trop beau toutes ces photos.
C’est super de partager ce voyage.
CriCri La Mouette du Lot
Bonjour Christiane, papa m’a informé de ton passage sur le site, bienvenu du coup et merci pour ton retour 🙂 !
Trop beau les murs. Tu aimerais peut-être Buenos Aires aussi dans l’idée.
Merci pour ce petit point politique qui m’a autant effrayé de par mon absence totale de culture sur ces pays-là, que les tensions qui y règnent dignes des films que j’aime pourtant voir comme Sicario ou Escobar…
Coucou Brindille, j’espère que mon complément avec l’article de Medellin aura apporté quelques infos supplémentaires. Je prévois de faire un point sur les élections qui ont eu lieu quand j’étais à Manizales et dont le résultat est historique. Ce genre de commentaire me donne raison sur le fait de prendre le temps d’écrire et de faire quelques recherches alors merci beaucoup !