Jours 21 à 22 – Colombie – Santa Marta, Parc Naturel National de Tayrona
Il est 6h et j’émerge encore que Mateo me bombarde de questions, avec un entrain joyeux qui s’entend à son débit. Dans le bus, nous sommes déjà en nage face à la chaleur étouffante. Celle de la ville à laisser placer à celle de la jungle. Chaque brise est la bienvenue.
Après avoir pris une assurance et réservé une tente pour dormir aux portes de la jungle sur la plage, nous payons un droit d’entrée au Parc Naturel National de Tayrona. Une navette pour nous rapprocher de la plage ? Ce serait tricher ! Elle sera notre récompense après la randonnée.
La première partie du voyage est une large route où les nombreux bus et motos taxis font des aller-retours. S’en suivent des chemins plus difficiles à cause de la boue et du passage important de chevaux et de touristes colombiens et étrangers. Ponctués de montées et de descentes rocailleuses, la forêt ne laisse pas passer une once de vent malgré sa proximité avec la plage que nous longeons. J’ai l’impression d’avoir mis mes vêtements à laver en oubliant de m’en retirer. Mon t-shirt joue le rôle d’éponge toutes les cinq minutes.
Les paysages changent régulièrement et offrent une faune et flore toujours plus surprenantes, me captivant au point de me faire oublier plusieurs fois la chaleur étouffante et la sensation d’être une barre de chocolat au soleil.
Arrivés sur les premières plages, mon corps ne semble pas vouloir s’arrêter de transpirer et je finis par piquer une tête pour me rafraîchir et me faire un brin de toilette. Plus tard dans l’après-midi, nous nous installons dans nos tentes respectives avec Mateo. Nous explorons ensuite les environs, profitons de la mer caribéenne et de son courant impressionnant. Localement des rochers forment une barrière sur plusieurs plages, cassant la puissance des vagues. Et heureusement car sur les autres, il reste très dangereux de se baigner pour cette raison et de nombreuses personnes y ont laissé leur vie à en croire les panneaux.
Je garde en souvenir de cette dernière baignade une belle plaie sur un orteil qui a sympathisé avec un rocher. Cela ne me rendra pas service durant les jours qui suivent pour marcher chaussures fermées aux pieds.
Le soir venu, je propose à Mateo de prendre le lendemain un chemin alternatif pour le retour. Je reste confiant avec ma boussole et ma carte numérique. Ma principale raison est de vouloir traverser un village indigène qui porte le nom de Pueblito mais j’apprends en me renseignant auprès des locaux qu’il est fermé au public à cette période. Pas de souci, je trouverai une autre route. La nuit est chaude et agréable avec le vent. Je sors observer l’éclipse en oubliant de remettre de l’anti-moustique et voilà que je me transforme en happy-meal XXL.
A l’aube, nous nous mettons en route pour un chemin qui remonte à travers la montagne. Ravi de croiser au passage un jeune serpent que nous évitons avec précaution, je guette les moindres sons, me sentant comme Indiana Jones en ouvrant ce chemin peu fréquenté.
Sans vraiment prendre de pause, nous finissons notre course en seulement 3h30 au lieu des 5h annoncés. Pas peu fiers, nous nous offrons une bouteille d’eau glacée avant de retourner pour Santa Marta en hélant un bus sur la route.
A l’auberge de jeunesse, il ne me faut pas 10 minutes avant de plonger dans la piscine. La séance yoga proposée par l’équipe me tente et je me retrouve face à une enseignante de 70 ans avec une curieuse vision du catholicisme et des autres religions. Difficile de ne pas sourire mais elle me le retire pour laisser la place à une grimace avec un chien tête en bas qui n’est pas le bienvenu suite à la randonnée. Je n’arrive toujours pas à comprendre qu’on en parle comme d’une position de repos.
Je finis ma journée à partager un repas avec Mateo, Eduardo ainsi que trois nouveaux compagnons rencontrés le jour-même, Iratxe, Miguel et Juan. Deux d’entre eux reviennent du trek de cinq jours à la cité perdue. Cette aventure me tente mais son prix me refroidit grandement et je finis par me résigner à l’idée, préférant me laisser l’opportunité de m’aventurer vers les Galapagos au large de l’Equateur. Je vais d’ailleurs très vite me remettre à niveau avec la plongée sous-marine pour être prêt pour cette aventure…
Je trouve ça très rigolo (et surréaliste) de passer sans transition de la jungle au cours de yoga et petit bar sympa aux cocktails que j’imagine tutti frutti. Cette randonnée me donne très envie, bien que je ne suis pas certaine de rester de marbre devant ces fourmis rouges…
Je lis avec un peu de retard tes précédents articles… j’ai l’impression de jouer à un jeu où il faut que je trouve la référence cachée aux Galapagos dans chacun de tes articles :))
La chaleur de Tayrona… souvenirs souvenirs… je compatis !!!
Je suis trop frustrée j’arrive pas à voir le paresseux !!!
Il est ici !