Un diamant de la plus belle eau

Jours 284 à 289 – samedi 1 à jeudi 6 juillet 2023 – San Marcos la laguna, San Juan la laguna, San Pedro la laguna, Panajachel, Santa Catarina Palopo, Santa Cruz la laguna, Chichicastenango – Guatemala

Ma musique “mémoire” du lieu si tu souhaites l’écouter durant ta lecture !

Conduisant le véhicule de ma compagne de voyage, Maria, j’apprends brièvement les règles locales : survivre, éviter de tuer quelqu’un. Pas de priorité, très peu de signalisation, de nombreux nids de poule et de chiens errants… Pour cette première fois, j’ai la chance de ne pas avoir sur mon chemin de « chicken bus », les transports publics locaux, qui pourraient très bien être la première cause de mortalité dans le pays avec leur conduite excessivement dangereuse. Cela dit avec une pareille vitesse, ce sont bien les premiers que je ne vois pas regarder leur téléphone.

Maria ne m’a pas menti : une fois que nous sortons des routes de montagne, c’est une vue saisissante du lac Atitlán sur toute son étendue qui s’offre à nous. Reflétant les rayons du matin sur cette journée dégagée qui s’annonce, les alentours de l’étendue d’eau ne laisse pas indifférents avec ses volcans et sa végétation.

Un aperçu du lac et de cette fameuse vue dérobée à l’internet. On peut voir à gauche San Marcos et à droite San Juan puis San Pedro.

Je resterai sur San Marcos la laguna durant tout mon séjour près du lac, village plus petit et « relax » que ses voisins San Pedro et San Juan réputés pour leurs festivités et leur concentration de touristes.

Je profite des connaissances de ma guide pour faire la découverte du Cerro Tzankujil. En s’enfonçant dans les ruelles étroites qui arpentent la ville, nous arrivons à une petite montagne qui offre un panel d’activités détentes pour les visiteurs : spots de bronzette et de baignade, saut depuis une plateforme en bois élevée pour les plus valeureux, petite randonnée avec mirador… Pour moi ce sera une petite sieste à l’ombre sur un rocher pas si inconfortable que ça.

Mon temps ici consistera à profiter du calme du lieu et de profiter des lanchas (petites embarcations servant de transport public sur le lac) pour visiter les villages alentours.

San Juan la laguna est un village à la fois authentique et touristique. Réputé pour les guatémaltèques, il est riche en street-art et par conséquent en couleurs. Son succès en fin de semaine rend l’accès à la nourriture difficile (s’asseoir dans 4 restaurants pour commander et réaliser qu’ils n’ont pas de quoi l’honorer et qu’il ne reste que les plats les plus chers en est la preuve).

San Pedro la laguna sera sur mon chemin pour l’unique raison que je souhaite y rencontrer un tatoueur, Omar, dont le style attire mon attention. La ville est pleine d’agences et d’hôtels dont l’offre se concentre autour de l’alcool et la fête. Le jour où je me décide à passer à l’acte, un joyeux glandu de l’entreprise du coin vient bricoler les câbles de la rue pour se connecter au WiFi. Il arrive juste à provoquer l’explosion d’un câble sur plusieurs dizaines de mètres qui empêche la majorité des commerçants à proximité de bosser. Pratique quand on est en train de se faire tatouer…

Santa Catarina Palopo est sûrement le moins connu des villages du coin mais offre de jolis points de vue riches en bleus. La plupart des façades sont en effet recouvertes de cette couleur sous différentes teintes. J’en profite pour me rendre dans un petit édifice faisant office de maison de la culture. On m’expliquer l’évolution des vêtements traditionnels au fil du temps et des différentes modes.

Les Espagnols ont obligé chaque communauté à porter des vêtements spécifiques afin de pouvoir identifier les origines au premier regard. Aujourd’hui, le Guatemala est le 2e pays au monde avec la plus forte population indigène (41%, derrière la Bolivie et ses 62%) et 25 langues autochtones parlées (dont une grande partie trouvant son origine chez la civilisation maya), elles-mêmes divisées en dialectes.

Santa Cruz la laguna et son café Sabor m’appelle pour la vue offerte sur le lac tout en dégustant des plats typiques peu onéreux et de qualité préparés par des élèves de l’école de cuisine CECAP. C’est bien la première fois que je visite une ville à l’étranger dans l’objectif de manger. C’est bien français tout ça ! Faut dire quand on voit qu’on est le pays qui passe le plus de temps à table, c’est pas si choquant que ça finalement…

Panajachel est une ville étape pour s’aventurer en dehors du lac. Avec un aspect similaire à San Pedro mais en plus chaotique et bruyant, je ne m’y attarde pas.

Les quais de Panajachel.

Après une lancha, un premier bus jusqu’à Solola, un deuxième jusqu’à Los Encuentros, le troisième sera le dernier avec pour destination Chichicastenango, village réputé pour l’un des marchés si ce n’est le marché le plus grand d’Amérique centrale, deux fois par semaine. L’occasion de voir à nouveau des locaux pratiquer leur religion combinant des rituels mayas et catholiques.

On retrouve les fameux cierges déjà rencontrés au Mexique dans la région du Chiapas.

Les couleurs sont très riches. On trouve véritablement de tout, des produits artisanaux à des ustensiles de cuisine en passant par des pièces de voiture. Voir côte à côte une boucherie et une maroquinerie semble irréel. Le plus dur reste d’observer les triperies sans système pour maintenir la moindre pièce au frais sous une chaleur toujours écrasante. J’évite généralement les laitages à cause des nombreuses interruptions de la chaîne du froid mais je suis épaté de ne pas avoir encore été terrassé par un morceau de viande peu frais.

Au final, ces quelques jours près du lac auront été un bon moment de ralentissement que je me pousse de plus en plus à prendre. Les volcans à proximité donnent très facilement envie d’aller se perdre dans quelques randonnées mais je me contenterai de faire la courte ascension du rostro maya ou Indian Nose, célèbre pour le panorama qu’elle offre.

Le pays a la particularité de ne pas avoir de cartels puissants mais un banditisme conséquent. Cela a pour conséquence l’impossibilité de s’aventurer sans guide ou sans garde sur des chemins de randonnée. En effet, l’arrivée n’est généralement pas aussi satisfaisante qu’espérée avec des bandits armés qui t’attendent pour te faire repartir bien plus léger au risque de ne pas te faire repartir du tout. Je ne m’aventurerai pas en dehors des sentiers battus par ici pour éviter tout risque inutile.

Je reste fasciné par les changements brutaux d’ambiance autour du lac en fonction de la météo…

Je me dirige désormais vers l’ancienne capitale guatémaltèque aux décors coloniaux à quelques kilomètres seulement du fameux volcan bien actif El Fuego que je manquerai pas d’aller voir de plus près.

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