Jours 105 à 112 – Dimanche 7 à Dimanche 14 août – Baños, Riobamba, Chimborazo, Montañita, Puerto Lopez
Ayant quitté la jungle pour la montagne, j’arrive avec la troupe que tu connais maintenant (Romane, Fernanda, Thibault, Maxime et Alexandre) aux portes de Baños. Cette ville est encore plus emmurée par les volcans qu’Otavalo. Le plus réputé d’entre eux est le Tungurahua dont la cime n’osera pas se dévoiler sur les 5 jours que nous occuperons dans la cité à nous reposer et à arpenter le centre-ville.
Épuisé par l’expérience avec Salomon, la météo nous forcera à nous écouter et à ne pas entreprendre une des nombreuses randonnées au départ de notre Airbnb. À braver la garde de 4 huskies loin d’être des lumières à chaque sortie, nous tenterons tout de même l’incontournable de la ville à savoir les sources d’eau chaude (quitte à le faire sous la pluie).
Jeudi 11 août, après le départ de Fernanda, je quitte à mon tour le groupe pour me rendre à Riobamba à 2h de bus pour faire une partie de l’ascension du Chimborazo, le plus haut sommet d’Équateur à 6268 mètres. Avec sa proximité de la ligne équatoriale, il est « le plus haut » du monde à 6384,4 km du centre de la Terre, devant l’Everest (à 6382,6 km) en dépit de ses 8848 mètres d’altitude. Attention en s’approchant autant du Soleil à ne pas se brûler les ailes !
J’attends mon Couchsurfer tout l’après-midi en profitant de découvrir le centre historique malgré mes 18 kilos sur le dos, prenant plus de café que je ne devrais et passant enfin quelques appels désormais au calme. La nuit tombe, je suis au point de RDV donné par mon hôte depuis 1h30 et toujours pas de nouvelles. Les passants dans le quartier sont de plus en plus étranges et me forcent à harceler mon hôte pour savoir ce qu’il en est. L’adresse n’est pas la bonne mais je suis pourtant à celle qu’il m’a envoyé. Mauvais sentiment, je décline poliment la proposition et retrouve la troupe qui a décidé de faire étape à Riobamba avant d’aller faire la fête sur la côte à Montañita.
Heureux de les retrouver, je sens néanmoins que pour diverses raisons, j’ai envie de me mettre dans ma bulle très vite. Rien de mieux qu’aller boire un verre seul pour ça (j’ai dit un, ça va). Réveil à l’aube, je pars avec Thibault pour trouver un bus qui nous dépose à l’entrée du site pour le Chimborazo. Le parking est à 4300 mètres d’altitude et dès les premiers pas, nous réalisons que notre acclimatation est bien moins bonne que lors de l’ascension du Cotopaxi.
Le paysage est désertique à l’allure d’une autre planète. La vue sur ce géant dressé devant nous est indescriptible. Exaltés, nous longeons la route que la majorité des touristes prend pour se rendre au second parking quelques kilomètres plus loin. Heureux de notre effort, nous sommes récompensés par des vues imprenables et la surprise de croiser des troupeaux d’alpagas sauvages.
Une fois au parking, il faut désormais grimpé jusqu’au refuge. Le sentier est fin et fortement fréquenté. Je remarque certaines femmes que je reconnais indigènes par leur tenue traditionnelle. Mes yeux s’écarquillent quand je réalise que certaines sont en robe sans collant et avec des tongs ou des crocs. Avec nos 50% d’oxygène, la dernière ascension demande un effort encore plus grand et le mental joue grandement. Le notre nous poussera à grimper jusqu’à 5100 mètres au « lac » de quelques mètres cubes. Il y a encore quelques années, l’étendue d’eau portait encore bien son nom et le glacier, bien qu’encore imposant à nos yeux amateurs, ne commençait pas si tard ni ne laissait monsieur tout le monde s’en approcher.
Au retour, nous croisons Margot et ses deux compères qui voyagent ensemble depuis plusieurs mois et que nous avons rencontré à Baños. Sur la descente, un vent glacial se lève et nous pousse à faire la route d’une traite. Dans ces conditions et après 5h de marche, peu l’envie d’attendre trop longtemps le bus sur la route. Nous levons le pouce pour être pris en seulement quelques minutes. Thibault part le soir-même pour Montañita. Je le suis le lendemain matin après une nuit de repos pour combattre la fatigue mentale.
Sur la route pour une dizaine d’heures, je suis surpris par un nuage à la drôle de forme. J’en vois l’origine au sommet du volcan Sangay qui s’est réveillé quelques heures plus tôt. J’en savoure l’admiration qui me saisit. Un peu plus loin, une panne bloque notre bus en plein soleil. Il faut attendre un autre bus qui arrivera… bientôt. Si je prends immédiatement mon sac pour m’installer sur le bitume et entamer une sieste, je constate l’agitation d’autres voyageurs. Par le biais d’une simple anecdote, je réalise avec un sourire indécrochable que je vis le moment sans me faire trop de souci sur les imprévus.
Me voici donc à Montañita où effectivement règne une ambiance de fête assez unique. Je ne me serais clairement pas rendu seul dans ce genre de destination mais l’idée d’aller danser avec mes compagnons de voyage m’enchante. Sans surprise, la musique nous animera une grande partie de la nuit tandis que les cocktails corsés auront raison de moi très vite.
Frais comme un gardon au bas mot, ce dimanche 14 août sera marqué par notre départ pour Puerto Lopez. Le conducteur du bus se croit dans un rallye et nous fait éprouver les 60 minutes de voyage. Heureusement, nous sommes vite posés dans une auberge de jeunesse et je savoure mon dimanche le long de la plage à lire, un jus de fruits frais à la main. Nous sommes ici pour nous rendre sur l’isla de la Plata, appelée la Galápagos des pauvres pour la richesse de sa biodiversité. L’excursion est prévue pour le lendemain et j’ai hâte de découvrir les surprises que l’île renferme !