Jours 8 à 12 – Colombie – Bogotá

Quand je vois le rythme que je tenais durant mon voyage en Espagne, à ne pas rester plus de 48h quelque part, je me surprends à être, après bientôt deux semaines, toujours à Bogotá. Les raisons en sont multiples : décalage horaire, nouveau rythme à prendre, visite d’une ville qui fait 17 fois la taille de Paris mais aussi de ses alentours grâce à mes hôtes… et autres raisons plus personnelles.

J’ai décidé de me renouveler pour ce voyage et de prendre mon temps. Je n’ai pas de date de retour arrêtée, seulement l’idée de revenir pour les fêtes de fin d’année pour profiter de temps de qualité en famille, rencontrer ma nièce qui sera née courant juillet, retrouver mes amis et la culture française (sans aucun doute à travers sa gastronomie). Tout ceci n’est que pure hypothèse et ce sera surtout en fonction du budget que je me suis donné.

Cette semaine, après deux tentatives infructueuses, j’ai enfin pu visiter avec Alejandro le musée de l’or retraçant l’histoire, les usages et les croyances autour du métal à travers les siècles et les régions de Colombie. J’ai également pu faire dans la même journée le musée national qui m’aura moins marqué à travers les nombreux sujets qu’il traite sans fil rouge.

J’ai également pu découvrir d’autres villes avoisinantes comme Guatavita, réputée pour son lac et une belle balade, évidemment fermée lors de mon passage. Ce que je pensais être la deuxième étape de mon voyage, Villa de Leyva, à 4h de route au nord de la capitale, se sera transformée en expédition à la journée en compagnie de Maria, Aracely et Joselin. Au programme, déambulation dans l’un des plus beaux villages du pays avec sa place centrale et ses rues pavées, ses balcons et ses petits commerces. Perdu au milieu des montagnes, le village offre de nombreuses balades dans ses alentours que nous n’aurons pas le temps de faire mais aussi quelques musées comme celui du chocolat (fermé pour cause de travaux, évidemment) ou le musée du fossile. En effet, il y a un petit bout de temps (genre bien avant ton arrière-arrière-grand-mère), le pays était à 90% sous l’eau et on retrouve aujourd’hui quelques restes de reptiles marins. Le musée « El fossil » héberge un kronosaurus adolescent d’une douzaine de mètres retrouvé à quelques kilomètres de là ainsi que d’autres ossements assez bien conservés mais moins complets. Il ne m’en fallait pas plus pour siffler le thème de Jurassic Park pendant plusieurs heures.

Pour couvrir ces distances, nous prenons la voiture et avec mon permis international (simple démarche administrative en ligne à faire pour l’obtenir), je propose à Joselin de le relayer. Le nombre de véhicules, l’absence de priorité, les vendeurs au milieu de la route, les chiens qui s’amusent à traverser au dernier moment, les caméras radar, les camions qui restent sur les voies de gauche, les nids de poule (enfin là, c’est des nids d’autruche)… Tout est fait pour ne pas profiter du paysage. L’exercice est presque moins éprouvant le volant dans les mains qu’en passager.

Je profite aussi d’avoir rencontré depuis mon arrivée d’autres personnes pour visiter de nouveaux lieux et de nouveaux pans de la culture que je n’avais pas encore eu l’occasion d’apprécier : bar à vin, balade dans les parcs de la ville, jeux locaux comme celui de la grenouille (bolirrana) ou le Parqués, billard colombien (sans trou avec deux boules à toucher à l’aide de la boule blanche), concert de blues, être invité à cuisiner chez les parents d’une amie, aller danser d’autres danses moins connues comme le vallenato, etc.

Au final, en deux semaines, j’ai passé très peu de temps seul. J’adore cela mais j’ai aussi besoin de temps pour moi. C’est seulement ce vendredi 6 mai que je décide de ralentir pour me reposer et me retrouver. Ce n’est pas commun sur ce genre de voyage de rester entouré des mêmes personnes si longtemps et de goûter à un quotidien et des habitudes. Il n’y a plus qu’à décider quand partir. Un peu comme un nouveau départ.